"Nous ne pouvons faire aucune concession en matière de sécurité alimentaire en ce qui concerne les produits importés", a souligné le ministre néerlandais Cees Veerman, dont le pays préside l'UE, lors d'une conférence de presse à l'issue de trois jours de rencontre informelle avec ses homologues. Selon les conclusions des 25, l'Europe doit mettre l'accent sur le développement des capacités des pays pauvres en matière sanitaire, et ne pas assouplir les normes de qualité à l'entrée sur son marché des produits en provenance de l'extérieur.
"Peut-être pouvons nous le faire mieux (que jusqu'à présent)", a estimé le commissaire européen à la Santé et la protection des consommateurs David Byrne, évoquant l'idée d'une assistance logistique et financière. "Il y a une forte volonté (pour cela) au sein du Conseil", a-t-il assuré. Dans une intervention devant les ministres, M. Byrne avait auparavant plaidé pour une meilleure collaboration internationale en matière d'évaluation des risques et de rapprochement des normes sanitaires.
"Une situation dans laquelle des règles différentes s'appliquent dans différents pays... créera inévitablement des problèmes", a-t-il défendu. "Je considère comme un défi d'avancer vers une évaluation de risque à l'échelle planétaire", a-t-il ajouté, en prenant l'exemple de la grippe aviaire qui "pourrait présenter avec le temps une menace importante pour la santé publique partout dans le monde".
Arrivé à la Commission européenne en 1999 alors que l'UE se trouvait confrontée aux crises de la vache folle et du poulet à la dioxine, le commissaire Byrne s'est félicité d'un regain de confiance du public qu'il a attribué au renforcement de la législation sanitaire communautaire. "Il y a aujourd'hui des signes clairs de retour de la confiance dans l'opinion. Pour ne prendre qu'un indicateur, le prix de la viande bovine a maintenant retrouvé ses niveaux d'avant la vache folle", a-t-il mis en avant.
Les ministres européens ont tiré la conclusion unanime mardi qu'à l'échelle des Etats membres de l'UE, "les gouvernements doivent toujours avoir la pleine responsabilité en matière de sécurité alimentaire", a souligné de son côté Cees Veerman. "Ceci ne peut être remis en question... Mais il est aussi nécessaire d'avoir plus d'interaction entre les gouvernements et le secteur privé", a-t-il cependant relevé.
Le ministre néerlandais a souligné à cet égard l'importance du processus de concentration dans la distribution, "qui conduit à un marché dirigé par seulement une poignée de gros acteurs" de plus en plus enclins à fixer leurs propres standards de sécurité pour répondre aux besoins des clients. "Cette tendance (à la concentration) n'est peut-être pas encore visible dans tous les Etats membres, mais je crois qu'elle va se poursuivre et que ses effets se feront sentir sur la durée dans tous les Etats membres et dans d'autres régions du monde", a-t-il estimé. |